En route vers le 350e anniversaire de la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli
En 2027, la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli célèbrera 350 ans d’histoire, un jalon qui mérite d’être souligné et célébré ensemble.
Certains se souviennent peut-être des festivités de notre 325e anniversaire en 2002 ainsi que de la publication pour l’occasion de l’ouvrage Au pays des miens : récits de vie et généalogies de Saint-Jean-Port-Joli. Tout cela n’aurait pas eu lieu sans l’implication de nombreux bénévoles, en amont et au cœur de la fête.
Devenir bénévole
Parce qu’imaginer, préparer, peaufiner un tel événement nécessite du temps, la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli entend réunir un comité des fêtes du 350e dès l’automne 2025.
Vous aimeriez faire partie de ce comité créatif et rassembleur? Vous pouvez déjà remplir le formulaire de candidature à cet effet.
Vous êtes un bénévole de terrain qui aimerait davantage mettre la main à la pâte lors de la fête en 2027? Vous êtes passionné.e d’histoire ou amoureux.euse de votre village et vous aimeriez transmettre uniquement vos idées?
La Vigie s’illumine pour le Marché de Noël de Saint-Jean-Port-Joli les 7 et 8 décembre prochains
La municipalité de Saint-Jean-Port-Joli vous invite à faire vos emplettes des Fêtes en famille dans une ambiance festive et chaleureuse au Marché de Noël qui se tiendra les 7 et 8 décembre prochains à la Vigie (260, rue Caron, Saint-Jean-Port-Joli).
Toujours avec le souci écologique et un engagement pour l’achat local, le Marché de Noël réunit plus de 35 exposants proposant des idées-cadeaux gourmandes, créatives et faites à la main. Il propose également une programmation d’activités culturelles variées se déployant autant à l’intérieur qu’au grand air : fabrication de décorations de Noël, conte et musique, animations jeunesse, feu de joie et plus encore. L’entrée est gratuite et un service de cantine est offert sur place grâce à une collaboration avec l’organisme Soupe au bouton.
Horaire du marché
SAMEDI 7 DÉCEMBRE 2024 – 10h00 à 20h00 DIMANCHE 8 DÉCEMBRE 2024 – 10h00 à 17h00
Nouveauté cette année : le Marché de Noël prolonge ses heures d’ouverture en soirée le samedi 7 décembre pour un rendez-vous enchanteur de plus illuminés.
Les trois Bérets et la sculpture sur bois à Saint-Jean-Port-Joli
Les frères Bourgault, Médard, André et Jean-Julien, qu’on appelle familièrement « Les trois Bérets » parce qu’ils avaient tous trois l’habitude de porter un béret du lever au coucher sans jamais s’en séparer, sont à l’origine de la tradition de sculpture sur bois qui fait aujourd’hui la renommée de Saint-Jean-Port-Joli. Les sculptures des Bourgault, avec les tissages d’Émilie Chamard et les maquettes de bateau d’Eugène Leclerc, ont suscité un engouement significatif, ce qui a d’ailleurs valu à la municipalité d’avoir été surnommée, dès les années 40, la « capitale de l’artisanat ».
L’histoire des trois Bérets
Nés dans une famille de seize enfants, dont le père, Magloire Bourgault, avait été navigateur avant de devenir menuisier et charpentier, et la mère, Émilie Legros, était couturière, brodeuse et artisane en tout genre, les trois frères ont appris très tôt à se servir du canif et à manier le ciseau et la gouge. En 1929, Médard, qui sculptait déjà depuis une dizaine d’années, reçoit la visite de l’ethnologue Marius Barbeau du Musée national de l’homme à Ottawa. Ce dernier l’encourage à persévérer dans la poursuite de son travail. Stimulé par cette rencontre, sans emploi en raison de la crise économique qui sévit, Médard décide de consacrer tout son temps à la sculpture sur bois, qu’il destine aux touristes. En 1931, l’aîné entraîne ses deux frères dans son sillon. Chacun développe son langage artistique, bien que des similitudes les relient. Les Bourgault sculptent notamment de nombreuses personnes âgées. Ils sentent, peut-être de façon inconsciente, qu’ils assistent à un changement social de la fonction de l’homme dans la société moderne et tentent d’enregistrer les traits de ces porteurs de la mémoire. De plus, dans les premières années, ils peignent leurs sculptures. Jean-Marie Gauvreau, directeur de l’École du meuble de Montréal, leur suggère d’utiliser la polychromie avec discernement de manière à ce que leurs sculptures ne s’apparentent pas aux reproductions de plâtre coloré en vogue à l’époque. Leurs œuvres connaissent un succès de vente immédiat et prennent le chemin des collections.
La fondation de l’École de sculpture
En 1933, en raison des retombées positives, ils décident d’ouvrir un atelier plus spacieux. En 1936, André fonde ce qu’il appelle un « atelier-école ». À l’automne 1940, sur la recommandation de Gauvreau, le Premier ministre Adélard Godbout, qui est aussi le député du comté de L’Islet, fait de l’atelier de Médard et de Jean-Julien la première École de sculpture subventionnée par l’État aux fins d’encourager la formation de « mains habiles » et de perpétuer la tradition de la sculpture sur bois. L’École suspend ses activités durant la Deuxième Guerre mondiale pour rouvrir en 1944 dans l’atelier d’André. Au décès d’André, survenu en 1958, Jean-Julien prend la direction de l’École. Durant toutes ces années, sans livres ni préparation pédagogique particulière, les frères Bourgault formeront, tout en poursuivant leurs travaux personnels, plusieurs générations de sculpteurs sur bois.
La relève
La sculpture, telle qu’initiée par les frères Bourgault, a connu en d’autres mains des destins différents. Quelques enfants de Médard, d’André et de Jean-Julien ont suivi les traces de leur père. Ils ont, tout comme plusieurs élèves de la première école des Bourgault et des écoles subséquentes, ouvert des ateliers en perpétuant cet héritage dans des voies qui souvent leur étaient propres. En parallèle, on vit aussi apparaître d’autres ateliers qui produisirent en série des figurines stéréotypées. À la fin des années 60, lorsque Jean-Julien cède l’École à l’un de ses fils, l’enseignement de la sculpture sur bois s’étend à d’autres matériaux et évolue vers des formes plus contemporaines. En 1992, l’École-atelier de formation en sculpture devient le Centre de sculpture Est-Nord-Est, un organisme voué à la création et à la production en art contemporain qui reçoit des artistes en résidence. En 1984, Saint-Jean-Port-Joli est l’hôte du Symposium international de sculpture contemporaine qui regroupe treize artistes de renom en provenance de sept pays. En reconnaissance du patrimoine artistique laissé par les frères Bourgault et de leurs successeurs, la municipalité organise depuis 1994 l’Internationale de la sculpture.1
Sources: Médard Bourgault, Journal,1940 – 1967, Archives de la Côte-du-Sud, • Jean-Marie Gauvreau, Artisans du Québec, 1941, • Gérard Ouellet, Ma paroisse: Saint-Jean-Port-Joli, 1946, • Alain Duhamel, Gens de bois, 1975, • Angéline Saint-Pierre, Médard Bourgault, sculpteur, 1981, • Gaston Deschênes, Portrait de St-Jean-Port-Joli, 1984, • Entrevue André-Médard Bourgault, 2001, • Entrevue Pierre Bourgault, 2001. ↩︎
Dans sa jeunesse, Médard Bourgault (1897 – 1967) navigue sur le Saint-Laurent et dans les Maritimes, ainsi qu’en Europe et le long des côtes de l’Afrique en 1917 alors qu’il est du nombre des recrus pendant la Première Guerre mondiale. Ses intérêts artistiques débutent vers l’âge de 17 ans. Il explique aussi avoir été stimulé en bas âge par son ami et conseiller Arthur Fournier (1863-1931), meublier et sculpteur au canif, gardien d’une riche tradition orale. Dans son journal, il raconte avoir été marqué lors d’un contrat de réparation de l’église paroissiale par les sculptures qui l’ornaient. « J’étudiais, dit-il, toutes les sculptures avec soin et attention, surtout le midi sur l’heure de repos. J’exerçais même un peu mon art à réparer les chapiteaux et des feuilles qui avaient été brisées. J’étais au comble du bonheur. » Médard a un cheminement d’artiste autodidacte et il poursuit des recherches personnelles sans égard aux nouvelles tendances artistiques. Marius Barbeau, de passage dans la région en 1929, s’arrête chez Médard, interpellé par les sculptures qu’il a disposées sur son parterre. Cette rencontre incite Médard à sortir de son isolement et l’encourage à poursuivre les initiatives qu’ils avaient entamées et qui lui permettraient de vivre de son art.
Tout à coup, une idée me vint. Pourquoi me décourager? Mais je vais sculpter et vendre mes sculptures aux touristes qui passent, voilà tout! Le lendemain, je me mis au travail. Je commençai à sculpter de petites statuettes de paysans. Je sculptai un attelage de bœuf. Quand j’eus eu une certaine quantité, à l’aide d’un panneau, je me fis une table près du chemin. J’y installai mes pièces. Enfin, ça marchait. Je m’encourageais d’un jour à l’autre.
Au cours des années suivantes, Barbeau lui donne appuis et conseils et le fait connaître auprès de différents réseaux de collectionneurs. Malgré sa popularité croissante, Médard se réserve des moments d’intimité. Pieux, il aime réfléchir et méditer. Amant de la nature, il se réfugie, en bas de sa résidence, dans son chalet qu’il orne de créations souvent fantasmagoriques.
Les sculptures de Médard témoignent d’une culture populaire régionale. Essentiellement figuratives et symboliques, elles mettent en scène coutumes, scènes du terroir et acteurs du quotidien. Entre 1930 et 1960, Médard se consacre surtout à l’art religieux. Ses œuvres sont destinées aux églises, chapelles et couvents. Dans l’église de Saint-Jean-Port-Joli, classée Monument historique en 1963, les sculptures de Médard (la chaire, le bas-relief de la Sainte Famille, les statues de Sainte Anne, du Christ Roi, de Saint Jean-Baptiste et de Saint François d’Assise) côtoient celles de ses grands prédécesseurs des XVIIIe et XIXe siècles qu’ont été Pierre-Noël Levasseur, François Baillairgé et Chrysostome Perrault. Médard est reconnu comme l’un des spécialistes du thème de la mort de Jésus-Christ. Il crée 88 chemins de croix au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et aux États-Unis. Le plus fignolé serait celui de l’église de L’Islet-sur-Mer. Médard aménage aussi un rocher sur son terrain à la manière d’un sanctuaire, où nichent des statues de Notre Dame de la Falaise, de Saint Jean-Baptiste et de Saint François d’Assise. « Un jour, rapporte l’abbé Albert Tessier, je restai tout saisi devant une délicieuse madone, naïve et simple, qui portait sur son socle une attribution nouvelle: Notre Dame des Habitants. Chaussée de “souliers de beu”, les épaules couvertes d’un châle à franges, la Vierge des habitants tenait dans ses mains une gerbe de blé et une miche de pain. » Par l’entremise de l’ouvrage américain The World’s Great Madonas, cette madone connaît une visibilité internationale. Médard tente, avec les années, d’imposer un vocabulaire artistique à l’image de ses convictions.
On m’arrive avec une petite image ou une statuette, et toujours la même chose : « Pourriez-vous me faire quelque chose pour approcher cela autant que possible ? ». Il faut gagner son pain quotidien. Mais par contre, je les triche un peu. Je fais à mon idée dans les expressions, des expressions canadiennes qui sont dans mon entourage. J’ai mon style. Mes clients en sont satisfaits sans s’apercevoir que la plupart du temps je me suis fiché de leur modèle. Mais que d’incompréhension si ça ne vient pas d’Europe, et d’Italie surtout. Ce n’est pas de l’art, surtout religieux, que les gens veulent, c’est de la copie! Nous sommes rendus à avoir des intérieurs d’église fardés à la poudre de plâtre, avec des statues maquillées au rouge à lèvre… et une architecture empruntée au style celui-ci et celui-là. Pourquoi pas, nous aussi, notre style canadien ? Pourquoi pas une sculpture avec nos expressions et nos mœurs ? Toutes ces choses sont une grande nuisance au point de vue de l’avancement de l’art.
Durant les dernières années de sa vie, notamment fasciné par la sensualité des bronzes de Rodin, il se lance assidûment dans l’exécution de nus. Il réalise par le fait même des œuvres hautement personnelles à partir de souches de mer et de branches d’arbres.
Dès ses débuts en sculpture, Médard participe à de nombreuses expositions au Québec (La Malbaie, Québec, Montréal) et en Ontario (Toronto). Il est rapidement supporté par d’influents mécènes, dont le docteur Gabriel Nadeau, le lieutenant-colonel Wilfrid Bovey, président de la Canadian Handicrafts Guild, et le directeur de l’École du meuble, Jean-Marie Gauvreau. Médard est d’ailleurs le premier sculpteur à recevoir le Grand prix d’artisanat de la province de Québec en mai 1952. En 40 ans, il a produit plus de 4000 œuvres. Il a été, ajoute Tessier, un « sculpteur de grande classe et sa production, en nombre et en qualité, le place à un bon rang dans la lignée des grands artistes du bois dont s’honore notre pays. »
Sources : Médard Bourgault, Journal, 1940 – 1967, Archives de la Côte-du-Sud, • Cynthia Pearl Maus, The World’s Great Madonas, 1947, • Angéline Saint-Pierre, Médard Bourgault, sculpteur, 1981, • Jean Simard, Les arts sacrés au Québec, 1989, • Entrevue André-Médard Bourgault, 2001, • Entrevue Raymond Bourgault, 2001.
Dans sa jeunesse, Jean-Julien Bourgault (1910 – 1996) aide pendant une saison son frère Antonio, gardien de phare au Pilier de pierre de 1926 à 1961. Il navigue ensuite entre Montréal et Terre-Neuve. Peu après, il suit des cours d’ébénisterie à Québec et travaille comme menuisier-charpentier avant d’entrer à l’atelier de son frère Médard à l’été 1931. Il est encouragé puisque dès le début ses œuvres trouvent preneurs. En 1949, il fonde son atelier personnel et poursuit énergiquement, en parallèle à sa sculpture, une entreprise d’ameublement d’églises. En 1958, suite au décès accidentel d’André, il prend la direction de l’École de sculpture. En 1967, il installe définitivement son atelier près de sa résidence où il reçoit la visite de nombreux touristes et collectionneurs qui apprécient sa conversation animée. Il sait plonger les gens dans ses récits surréalistes et dans ses aventures de marin. Tous les jours, souvent même le dimanche, il s’installe à l’établi très tôt le matin. Il n’ira dîner que lorsque l’étape amorcée sera terminée, de sorte que la sculpture le garde en haleine à son retour. Observateur hors du commun, Jean-Julien enregistre aisément les choses et les mouvements qu’il veut sculpter. Il travaille rapidement. Il n’y a qu’à se rappeler le rythme musical de sa gouge!
Durant ces années, Jean-Julien sculpte dans le bois les traces d’une culture orale qui lui est chère. Il produit une œuvre à la mesure de ses aptitudes de conteur. Il représente de nombreuses légendes, ces récits merveilleux qui alimentent l’imagination populaire et qui témoignent d’un territoire et des gens qui l’habite. Jean-Julien se spécialise dans les scènes de l’actualité populaire dans lesquelles il représente quelquefois ses congénères. Il le fait avec un humour critique qui se rapproche de la caricature et qui n’est pas sans rappeler les dessins d’Henri Julien et les personnages grotesques de Jean-Baptiste Côté. Son travail artistique, très documentaire, tient d’avantage de la chronique que de l’art folklorique. Il illustre aussi les « fêtards » et les êtres fantastiques, comme les feux follets notamment, et se plait à saisir les moments de folie, de peur et d’effroi qui s’y rapportent. Au nombre de ses personnages fétiches, on note La Malle anglaise, La Sorcière à José Baptiste, Servule Dumas et La Coureuse des Grèves. Cette dernière avait certaines des caractéristiques de la sirène. Comme le rapporte Jean-Julien, cette femme était « belle à en perdre le souffle ». Elle a vécu de nombreuses années à Saint-Jean-Port-Joli dans une pauvre cabane, seule, ne parlant à personne. On ne savait d’où elle venait. Un jour, on aurait vu un vieil homme dans une barque l’emmenant vers un navire ancré au large. Elle disparut à tout jamais. Selon ses dires, aucun homme simple, excepté ceux qui avaient été marins, ne pouvait la saisir. À l’occasion de ses voyages de chasse et de pêche, Jean-Julien dessine et développe de nouveaux sujets. Durant la saison morte, à l’automne, il s’adonne à ce qu’il nomme ses « belles pièces », comme la sculpture Les Trois Bérets par exemple. Ces sculptures, souvent les plus réussies et les plus coûteuses, se vendent rapidement. Par la même occasion, il crée des œuvres à partir de bois de grèves, de souches et de morceaux de bois déformés empilés dans ses réserves. Il réalise aussi des cannes de marche dont le manche sculpté illustre diables, oiseaux et autres personnages inusités.
Jean-Julien a été un artiste prolifique. Très prisé, il connaît peu de répit. En raison de son habileté et de la qualité de ses compositions, certains l’ont surnommé « le virtuose de la gouge ». Il a certainement contribué à populariser le nom des Bourgault sur les plans national et international. Ses œuvres se retrouvent au Canada, en Europe et aux États-Unis : institutions et places publiques, ambassades, églises, restaurants. Il a créé des pièces personnalisées à l’intention du président français Vincent Auriol, de la reine Élisabeth et de la princesse Margaret. Il a exposé à Ottawa, à Toronto, à New York et à Paris (au Louvre). En 1991, 25 000 visiteurs se sont rendus à l’exposition qu’il a réalisée à Montmagny avec l’artiste Jean-Paul Riopelle. Jean-Julien a reçu plusieurs témoignages d’appréciation et a obtenu en 1964, des mains d’André Malraux, la décoration de Chevalier de l’Ordre du mérite national du gouvernement français. Il a été ensuite décoré des titres de Grand officier de l’Ordre national du Québec (1993) et d’Officier de l’Ordre du Canada (1970).
Sources : Jean-Paul Riopelle – Jean-Julien Bourgault, Catalogue d’exposition, 1991, • Alain Laberge et al., Histoire de la Côte-du-Sud, 1993, • Angéline Saint-Pierre, André Bourgault, sculpteur, 1996, • Entrevue Gil Bourgault, 2001, • Entrevue Nicole Bourgault, 2001, • Entrevue Pierre Bourgault, 2001, • Fonds Jean-Julien Bourgault, Archives de la Côte-du-Sud.
Avant de se lancer dans la sculpture sur bois, André Bourgault (1898 – 1958) navigue pendant de longues années sur les Grands Lacs et sur le Saint-Laurent. Alors que la barge est stationnée au port de Montréal, il suit pendant un hiver des cours de peinture et de dessin au Gesù donnés par des professeurs de l’École des beaux-arts. Son frère Médard remarque ses aptitudes et, à l’automne 1931, l’incite à venir travailler avec lui et Jean-Julien à Saint-Jean-Port-Joli. En 1936, André ouvre le premier « atelier-école » et remplit d’importantes commandes. L’été, les demandes proviennent du commerce local et l’hiver, de la Canadian Handicrafts Guild (Montréal) et de la Centrale d’artisanat (Montréal). Il reçoit plusieurs stagiaires et apprentis: jeunes du village, neveux et nièces, vétérans de la Deuxième Guerre mondiale, etc. Généreux, modeste et ouvert d’esprit, il est considéré comme un excellent pédagogue.
Les œuvres d’André, essentiellement narrative et figurative, sont marquées de ses expériences de vie et de ses qualités humaines. Il privilégie la ronde-bosse aux bas-reliefs. On lui connaît peu de statues et de pièces illustrant des thématiques religieuses. Il popularise surtout les scènes de petites dimensions qui prennent place dans le quotidien des gens. Des sculptures accessibles. Il immortalise les traits de la vie québécoise du début du XXe siècle, sculptant des paysans, des mendiants, des bûcherons, des violoneux, des fileuses, des pêcheurs, ou encore des scènes du terroir et de l’actualité populaire comme la danse canadienne, l’essouchement ou les joueurs de dames. André sculpte de mémoire les individus de son entourage, les « patriarches du village », le père Louche ou Servule par exemple. « Depuis toutes ces années que je sculpte, dit-il, je n’ai jamais utilisé un modèle parce que je connais tellement ces gens. » André dessine par plaisir, question d’enregistrer ses idées. Il lui arrive parfois de tracer quelques lignes directrices sur le bloc de bois anguleux. Plus souvent, il sculpte son sujet directement, sans dessin préparatoire. Certains l’ont définit comme un improvisateur. En effet, sa méthode de travail est très animée. Il remet en question le développement de son œuvre en cours d’exécution. La matière guide le concept et n’est pas à son service. Avec quelques coups de couteaux, il ébauche les impressions les plus fugitives et les plus significatives de ses sujets. Le produit final n’en est pas moins proportionnel et bien balancé. Il a la réputation de rendre ses sculptures vivantes. « Je m’ingénie, explique t-il, à donner à chacune de mes œuvres un cachet particulier. Par exemple, mon paysan vit, marche et il est bon vivant, comme moi. Je le veux en bonne santé, solide, bien planté et fort. Mon paysan, ce n’est pas une police montée faite en série dans une fabrique, mais un homme qui a déjeuné de ses six œufs à matin… comme moi. »
En 1941, il est invité à la Maison Morgan (Montréal) à sculpter devant le public. Lors de ce passage, Adhémar Raynault, alors maire de Montréal, le reçoit à l’Hôtel de ville. Les œuvres d’André sont notamment remarquées dans diverses expositions au Québec, en Ontario et en Saskatchewan et sont acquises par de prestigieuses collections comme celle du Musée national de l’homme à Ottawa. Un engouement particulier pour la sculpture d’André provient des Canadiens et des Américains associés aux milieux politiques et des professions libérales, tels qu’avocats et médecins. Malgré la popularité de ses sculptures, André demeure relativement méconnu. Son décès prématuré explique en partie cette situation. Il faut aussi attribuer sa méconnaissance au fait qu’il est, d’une part, victime d’un incendie en 1945 qui rase son atelier, sa maison et de nombreuses sculptures. D’autre part, dans les années 60, il subit une extorsion qui lui fait perdre une fois de plus tous ses travaux, y compris ses livres, ses dessins, ses notes et ses journaux de bord. Ce patrimoine personnel disparu, André lègue néanmoins à Saint-Jean-Port-Joli sa réputation de centre santonnier du Québec. En effet, ses figurines, comparables aux santons de Provence, popularisent les Bourgault sur le plan international. De nombreux amateurs recherchent les premières statuettes qu’il peignait. André inspire de nombreux artisans au Québec et devient le modèle de ceux qui se sont lancés dans le genre après lui.
Sources : « André Bourgault, sculpteur sur bois », La Presse, 1941, • Léo Litwin, André Bourgault Woodcarver, 1951, • Alain Duhamel, Gens de bois, 1975, • Angéline Saint-Pierre, André Bourgault, sculpteur, 1996, • Entrevue Roger-André Bourgault, 2001, • Entrevue Pierre Bourgault, 2001.
Recherche et rédaction Valérie Rousseau
Chargé de projet Robert Gagnon
Traduction Stéphane Gregory
Remerciements Remerciements particuliers à Angéline Saint-Pierre, ainsi qu’à André-Médard Bourgault, à Gil Bourgault, à Nicole Bourgault, à Pierre Bourgault, à Raymond Bourgault, à Roger-André Bourgault, à Jean Simard, à Alphonse Toussaint, à Conrad Toussaint et au personnel des Archives de la Côte-du-Sud et du Musée des Anciens Canadiens.
Récipiendaires du Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture
Le premier prix a été institué en 2002 en hommage à l’artiste qui a inspiré cette reconnaissance, Monique Miville-Deschênes, dont la notoriété est indiscutable. Le théâtre, la littérature, la chanson et la poésie ne sont que quelques exemples des modes d’expressions artistiques qu’elle a utilisés pour faire irradier une culture qui représente bien la passion et l’originalité des gens de Saint-Jean-Port-Joli. Sa carrière artistique étant source d’inspiration, le prix ne pouvait que porter son nom.
Décerné chaque année à une personnalité qui a su faire rayonner et développer les arts et la culture à Saint-Jean-Port-Joli, le Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture souligne, en alternance, la contribution d’un acteur ou d’une actrice établi et de la relève.
En 2019, le comité du Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture a cessé ses activités.
Natif de Alma au Lac St-Jean, Jean-Sébastien Veilleux à grandi en Beauce, entre le studio, les lentilles et la chambre noire d’un père photographe professionnel. C’est d’abord auprès de lui qu’il s’initie au métier et développe sa sensibilité au regard photographique.
De nature autodidacte, il se passionne pour le processus de création, toutes disciplines confondues. Son cheminement artistique débute par la musique grâce à laquelle il explore sa propre créativité en tant que guitariste compositeur ainsi que technicien en sonorisation.
Au fil du temps, il consolide ses aptitudes d’entrepreneur et fonde une école de musique, puis un journal mensuel dédié aux musiciens. C’est ainsi qu’au début des années 90 l’appel des arts visuels le pousse à étudier le design graphique pour ensuite fonder sa propre agence de communication, Initial communication design, qu’il dirige pendant plus de 15 ans. Il développe au fil de temps une expertise en photomontage et en image numérique.
En parallèle, il collabore avec d’autres photographes professionnels, à titre de directeur photo, sur différents projets artistiques et commerciaux. Avec l’arrivée de la photographie numérique, Jean-Sébastien explore le potentiel de ce médium prometteur.C’est à cette époque qu’il réalise l’importance de la photographie et la vocation qu’il avait refoulée. Il entreprend donc de compléter ses connaissances en photographie numérique avec l’Institut de la photographie.
Dès lors, la photographie lui permet de réaliser pleinement sa vision créative, de développer un approche personnelle et sensible de la photographie et de se réaliser tant sur le plan artistique que professionnel.
C’est en 2011 qu’il choisi de se poser à Saint-Jean-Port-Joli, lieu de pérégrinations et collaborations artistiques antérieures. Il y trouve alors une communauté accueillante et une effervescence créative qu’il a toujours recherchée au cours de sa carrière de photographe. Inspiré par cette communauté hors du commun, par son savoir-être, son savoir-faire, ses arts visuels, ses arts de la scène, ainsi que par la nature magnifiée par le fleuve Saint-Laurent, il y installe son studio et, tranquillement, prend racines.
C’est son intérêt pour l’humain et son rapport à l’environnement qui l’ont conduit tout naturellement à mettre son art au service de la cause environnementale, et particulièrement celle de la santé du fleuve et de ses berges. Il consacre donc une partie de sa pratique à témoigner de l’impact de notre humanité moderne sur la nature.
Aujourd’hui, Jean-Sébastien aborde la photographie et le cinémagraphe comme des outils pour creuser les aspects d’une réalité relative et pour en faire ressurgir une poésie insoupçonnée.Cette quête le pousse à développer constamment de nouvelles techniques lui permettant de matérialiser une vision plus personnelle des procédés qui jalonnent l’évolution de la photographie.
Renelle Morency, Jean-Sébastien Veilleux et Monique Miville-Deschênes | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2018
Pour souligner la contribution de la relève culturelle et artistique, le choix d’Éléonar Caron-Saint-Pierre était tout indiqué puisque, depuis 2016, elle a pris les rênes de la direction de l’École de danse Chantal Caron, fondée par sa mère il y a plus de 30 ans à Saint-Jean-Port-Joli. Elle incarne donc une jeune chorégraphe, enseignante, coordonnatrice et directrice artistique.
Forte de ses nombreuses expériences en danse, depuis son plus jeune âge, Éléonar a tour à tour été : interprète participant à de nombreux stages et compétitions, enseignante auprès des élèves de l’école et au Collège de La Pocatière, chorégraphe, directrice artistique et coordonnatrice pour cette école, qu’il lui tient à cœur de garder dans son village.
Éléonar a développé à travers la danse discipline, rigueur, confiance en soi et une grande capacité créatrice qui lui ont permis de remporter de nombreux concours comme Secondaire en spectacle, mais aussi de participer et d’accompagner ses élèves lors de compétitions provinciales (Trois-Rivières, La Malbaie, etc.) et internationales de haut niveau. En juin dernier, à Vancouver, avec deux de ses élèves, elles ont d’ailleurs décroché la médaille de bronze.
Parmi ses sources d’inspiration, son père Jean St-Pierre fut son premier professeur de danse. Elle salue sa valeur de vivre en harmonie avec lui-même et le monde qui l’entoure.Elle admire également sa mère, Chantal Caron, pour sa recherche de la beauté du geste, sa force, son instinct et sa vérité. Elle partage avec elle la passion de la danse et le désir de la faire vivre en région afin de la rendre accessible à tous et toutes.
Pour Éléonar, l’École de danse va plus loin que l’enseignement des pas de danse. Elle souhaite amener ses élèves, presqu’exclusivement des filles, à avoir confiances en elles, à s’aimer, à prendre soin d’elles, à reconnaître leurs talents et leur importance, bref, à devenir des femmes responsables de leur vie.
Monique Miville-Deschênes, Éléonar Caron-St-Pierre et Renelle Morency | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2017
Alain Castonguay est directeur artistique des concerts d’été au parc Chanoine-Fleury.
Les concerts offrent chaque année une expérience unique et une programmation variée.
C’est guidé par son cœur qu’Alain Castonguay organise les concerts d’été depuis presque 30 ans. Avec élégance, il élabore une riche programmation qui sait plaire aux amateurs de chant, de poésie et de musique classique, contemporaine et traditionnelle dans un décor boisé et fleuri des plus enchanteurs.
Alain Castonguay | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2016
Né à Saint-Damase, Israël Gamache est comédien diplômé du Conservatoire en Art dramatique de Québec.
Son premier contact avec le théâtre a eu lieu lors d’une pièce de théâtre présentée à la salle municipale de Saint-Damase au début des années 80, alors qu’il était au primaire. Le spectacle mettait en vedette nul autre que Monique Miville-Deschênes et Yves Massicotte. Par la suite, il est attiré par la scène sous toutes ses formes : chant, théâtre, danse, musique.
C’est grâce à Yolande Desrosiers, enseignante à l’école secondaire Bon-Pasteur, qu’il joue dans sa première pièce de théâtre en 1992. Il incarne alors le personnage d’Argan, dans Le Malade imaginaire de Molière. Il commence à rêver d’en faire un métier.
Israël est notamment récipiendaire des prix du Concours « L’Art de parler en public » organisé par le Club optimiste de Saint-Jean-Port-Joli en 1988 et 1989. Les encouragements de mentors de la région comme l’auteur André Thibault lui donnent le courage de vivre ses rêves et de se réaliser artistiquement.
C’est au Cégep François-Xavier Garneau qu’il a fait ses études collégiales. À l’Université Laval, il participe à plus d’une dizaine de projets de théâtre au sein de La Troupe Les Treize et gagne trois fois le Prix d’interprétation masculine entre 1997 et 2002.
Après sa sortie du Conservatoire en Art dramatique de Québec, il obtient plusieurs rôles au Québec.
Israël Gamache | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2015
Natif de Saint-Aubert, Benoi Deschênes débute sa carrière professionnelle en 1971 en ouvrant son studio à Saint-Jean-Port-Joli. Sculpteur, peintre, auteur, formateur et restaurateur de biens culturels, il demeure ouvert à plusieurs écoles et styles, mais opte principalement pour le figuratif. Le personnage humain et le portrait sur demande lui permettent de réaliser ses objectifs. Il s’inspire des grands moments de l’histoire et de ses souvenirs d’enfance. Chaque projet devient un défi à relever. Plusieurs de ses oeuvres ornent les places publiques ou font partie de collections privées.
Benoi Deschênes sculpte par choix, avec passion, et fait de son métier un mode de vie et de subsistance. Il enseigne les arts plastiques au secondaire durant cinq années, puis fonde son école privée en sculpture et peinture qui sera active jusqu’en 2011. Benoi publie plusieurs volumes et articles à propos de la sculpture sur bois afin de transmettre son expérience et son savoir. Il a été membre du jury dans plusieurs concours internationaux de sculpture et conduit plusieurs séminaires sur la sculpture sur bois tant au Canada qu’à l’étranger.
Durant ses études classiques à Québec, il découvre la peinture. Une fois à Saint-Jean-Port-Joli, il est initié à la sculpture à l’atelier Marcel Guay et à l’École de Jean-Julien Bourgault. Ses œuvres sont marquées de sérénité et de douceur dans des compositions harmonieuses. La netteté et le souci du détail traduisent bien sa préférence au style figuratif. Son intérêt pour la sculpture n’a d’égal que celui de la peinture. Il s’évade dans ce médium en complémentarité à la sculpture.
En raison de sa longue expérience en sculpture sur bois, la restauration d’œuvres d’art lui est confiée.
Benoi Deschênes | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture2014
Peggy Bélanger a complété ses études en chant lyrique au Conservatoire de musique du Québec sous la direction de Madame Hélène Fortin. Boursière de la Fondation Marco Fodella, elle a ensuite complété une spécialisation en musique ancienne auprès du très réputé contre ténor et chef d’orchestre Roberto Balconi, à Milan.
Boursière de l’Académie de Musique du Domaine Forget (Québec, Canada), du Tafelmusik Baroque Summer Institute (Toronto, Canada), du Oberlin Baroque Performance Institute (Oberlin, États-Unis), du Conservatoire de Musique de Québec et du Conseil des arts et des lettres du Québec, Peggy Bélanger a été décoré de la Médaille commémorative du Jubilé de diamant de la Reine Élizabeth II pour l’ensemble de sa carrière et son implication communautaire.
Artiste soprano raffinée et colorée, Peggy Bélanger chante régulièrement pour divers groupes et compagnies en Amérique et en Europe, notamment en France, en Italie, en Suisse et en Espagne. En 2007, elle est décorée par l’Association des membres de la Légion d’honneur française de Québec pour son intérêt et la qualité de son interprétation de la musique française.
Elle a enregistré pour le label belge Passacaille et pour la célèbre étiquette italienne Stradivarius Amanti, io vi sò dire (2011). Son plus récent enregistrement Passioni, Vizi & Virtù (2014) est dédié au second opus de la compositrice vénitienne Barbara Strozzi.
Peggy Bélanger | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2013
Artiste multidisciplinaire, Nicole Bourgault naît et grandit dans une famille de sculpteurs sur bois qui a fait connaître Saint-Jean-Port-Joli en tant que capitale québécoise de l’artisanat. Au terme de ses études secondaires, elle passe deux ans au Museum School of Art de Philadelphie où elle reçoit une formation dans le domaine du dessin de mode. Ses intérêts l’amènent ensuite à la peinture et à la sculpture. À cette fin, elle fait un séjour de deux ans auprès du peintre Albert Rousseau au Moulin des arts de Saint-Étienne-de-Lauzon, puis trois autres années à l’École de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli. Elle achève sa formation comme étudiante libre à l’Université Laval auprès de Pierre Osterath, maître-verrier, et poursuit dans ce domaine auprès du maître Olivier Ferland. Après plusieurs années de pratique professionnelle, elle prépare un baccalauréat en arts plastiques à l’Université du Québec à Trois-Rivières (1993), puis un certificat en ethnologie du Québec à l’Université Laval (1998).
Elle inscrit ses trente années de pratique professionnelle dans le double sillage de l’artisanat, héritage reçu des frères Bourgault, Médard, André et son père Jean-Julien, et de l’art, appris dans les ateliers de maîtres et à l’université. En 1970, elle fonde La Vastringue, une entreprise de fabrication de jouets de bois éducatifs qui se mérite en 1972 le Premier prix du Salon des artisans de Montréal.
Dans la suite, elle partage son temps entre la préparation d’expositions, collectives et solos, l’enseignement de la peinture, du dessin, du vitrail et de la mosaïque, qu’elle destine aux clientèles institutionnelles et privées. Elle prête également son concours à des projets culturels de sa communauté qui l’ont amenée à créer la page de couverture et à œuvrer à l’édition de l’ouvrage Au pays des miens. Récits de vie rédigés par Monique Miville-Deschênes, et généalogies de Saint-Jean-Port-Joli, publié en 2001 à l’occasion des fêtes du 325e anniversaire de Saint-Jean-Port-Joli. En 2008, elle collabore à la préparation du livre Cimetières. Patrimoine pour les vivants, dirigé par Jean Simard et François Brault. Suivent, en 2012, deux autres publications. L’une est consacrée à l’art religieux pratiqué par Jean-Julien Bourgault : « Les Œuvres de sculptures et d’ébénisterie », Le Patrimoine religieux de l’église Saint-Charles-Garnier à Québec; l’autre « Saint-Jean-Port-Joli et son patrimoine religieux », article publié avec Jean Simard dans L’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française.
Depuis quelques années, Nicole Bourgault prépare des expositions qui mettent en lien sa longue pratique artistique et sa formation universitaire en ethnologie et en patrimoine du Québec. En 1999, elle a présenté, sous les auspices du Centre-Femmes La Jardilec, une exposition sur cent ans de dessous féminin, intitulée : Torture et volupté. En 2002, elle a monté, dans le cadre des fêtes du 325e de Saint-Jean-Port-Joli, avec la participation de l’École Saint-Jean et ses élèves de 4e année, une exposition sur les Trésors de famille. Lors de cette fête du 325e, elle présentait également l’exposition Les écrits d’ici, 1837-2002. En 2003, elle restaure les monuments funéraires situés sous l’église de Saint-Roch-des-Aulnaies et fait ensuite la recherche, le concept et l’installation de Patrimoine funéraire, exposition présentée dans l’église du même lieu. Nicole Bourgault a mené ses activités en art et en ethnologie dans la communauté qui l’a vu naître et s’épanouir, dans le pays qui est le sien et qu’elle a mis en valeur au regard de l’autre, Saint-Jean-Port-Joli.
Nicole Bourgault | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2012
Forgeron d’art, Étienne Guay est né, vit et travaille à Saint-Jean-Port-Joli. Son intérêt pour l’environnement l’a amené à compléter un baccalauréat en écologie à l’Université du Québec à Montréal en 1997.
Durant cette même année, de retour sur la Côte-du-Sud, cet intérêt s’est fusionné à une pratique artistique mettant en valeur un savoir-faire traditionnel : la ferronnerie. Il fait sont apprentissage à la Forge La Bigorne de son père Clermont Guay. Au fil des ans, il parfait sa technique à travers différentes formations portant sur le travail des métaux (chaudronnerie, soudure, ferronnerie, traitement des surfaces, etc.), ce qui lui permet de mieux définir sa production et de préciser sa recherche. Il a notamment été boursier du Conseil des arts et des lettres du Québec en 2005. Son œuvre, qui allie le travail de divers métaux, questionne les interactions de l’être humain avec l’environnement dans lequel il évolue. Il s’investie aussi dans plusieurs projets d’intégration des arts dans l’architecture.
Étienne Guay | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2011
Lyne Fortin est née et a grandi à L’Islet-sur-Mer. Petite fille, elle se passionne pour le ballet, apprend le piano et la guitare et, dans ses moments de loisirs, s’amuse à résoudre des problèmes de mathématiques. Elle en a, des cordes à son arc! Quand elle entreprend ses études collégiales, c’est en sciences pures qu’elle s’inscrit. Mais son talent en chant s’impose. Après de brillantes études à l’Université Laval, elle fait plusieurs stages de perfectionnement : à Orford, en Autriche et à New-York. À ses débuts, elle cumule les prix prestigieux à divers concours de musique : Concours OSM (1985), Prix- Raoul Jobin (1986), Concours international Pavarotti (1988). Elle s’est aussi mérité des bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des Arts et des Lettres du Québec de même que la Médaille Commémorative du 125e anniversaire de la Confédération du Canada.
Éminente artiste de concert, Lyne Fortin s’est produite en tant que soliste avec les orchestres symphoniques de Montréal, Québec, Calgary, Edmonton pour ne nommer que ceux-là. Elle a chanté au Festival du Printemps à Prague et lors d’une tournée en Allemagne avec les Violons du Roy, avec qui elle a travaillé régulièrement.
Elle chante des rôles-titres dans divers opéras. Elle est Mimi dans La Bohême, Antonia dans Les Contes d’Hoffmann, la Comtesse dans Le Nozze di Figaro, Gilda dans Rigoletto, Violetta dans La Traviata, et combien d’autres.
Souvent invitée à la télévision et à la radio, notamment pour la Première Canadienne du Liverpool Oratorio de Paul McCartney, elle a également enregistré pour CBC Records Grands duos d’amour de l’opéra français avec le ténor Richard Margison ainsi que son disque Noël avec l’Orchestre symphonique de Québec, gagnant du Félix 1994 pour l’Album classique de l’année et Lyne Fortin Live, enregistrement d’un récital devant public.
Reconnue pour sa technique vocale à toute épreuve, entre deux concerts, elle anime également des « classes de maître », à l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Montréal, ainsi que dans la plupart des villes où elle se produit. Et l’on se bat pour avoir une place dans son studio d’enseignement privé!
Lyne demeure malgré tout une personne simple, joviale, dynamique et attachante. Le public du Québec, qui l’a connue à ses débuts, entretient avec elle une belle complicité et est toujours charmé de la revoir. Après un concert, dans sa loge, elle distribue les poignées de main. On entend du corridor son rire sonore. Elle s’esclaffera si par hasard elle reconnaît quelqu’un de son patelin venu l’entendre.
Lyne Fortin | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2010
Artisan maquettiste de bateaux miniatures à l’échelle, Luc Leclerc est né à Saint-Jean-Port-Joli où il a commencé à travailler avec son père Honoré en 1975. Il perpétue ainsi la tradition des Bateaux Leclerc, qui s’inspirait de la plus pure tradition des maquettes de bateaux à voiles, un art exclusif. Au fil des ans, ils sont devenus célèbres à travers le monde. Certaines de leurs œuvres se retrouvent au Musée des Anciens Canadiens, d’autres au Musée de bateaux miniatures de Rivière-du-Loup. Le Bluenose II, reproduction en miniature de la goélette à cinq mâts de réputation légendaire, est représenté sur un timbre-poste canadien.
Luc et Linda, sa conjointe, font aussi de la restauration de maquettes, dont celles qui ont été créées par Eugène et Honoré Leclerc. Leurs œuvres sont ainsi profondément ancrées dans l’histoire maritime et très recherchées partout dans le monde.
Luc Leclerc | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2009
Gaston Deschênes, auteur et historien, né à Saint-Jean-Port-Joli, a étudié au Collège classique de La Pocatière. Titulaire d’une maîtrise en histoire de l’Université Laval, il a fait carrière à l’Assemblée nationale de Québec où il a dirigé des équipes de recherche pendant 30 ans.
Il a publié plusieurs ouvrages dont L’Année des Anglais, qui en sera bientôt à sa troisième édition. Son dernier ouvrage, L’Hôtel du Parlement, mémoire du Québec ainsi que de nombreux articles sur les institutions parlementaires québécoises, dont « Le Parlement de Québec : Histoire, Anecdotes et Légendes », qui seront l’héritage de notre avenir au Québec.
Associé pendant plusieurs années aux Éditions du Septentrion, il en a assumé la direction de 1993 à 2001. Auteur de plusieurs ouvrages sur sa région natale, la Côte-du-Sud, il poursuit maintenant comme historien autonome. En 2007, il est récipiendaire du Prix littéraire Philippe-Aubert-de-Gaspé.
En 2008, la Fondation Héritage Côte-du-Sud invitait Gaston Deschênes pour présenter un exposé sur des personnages de la Côte-du-Sud qui ont marqué l’histoire, à l’occasion des Fêtes du 400e anniversaire de Québec.
Une œuvre de Madeleine Laberge et une bourse lui ont été remises dans le cadre du Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2008.
Gaston Deschênes | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2008
Fils du sculpteur André Bourgault, un des trois bérets, Roger-André Bourgault est un créateur qui a œuvré à Saint-Jean-Port-Joli depuis plus de 40 ans. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections au Canada, aux États-Unis et en Europe.
Il s’est particulièrement distingué ces dernières années par ses œuvres en bronze et pierre qui forment un bestiaire fascinant ainsi que par ses musiciens élancés.
Roger-André Bourgault a enseigné la sculpture et participé à la gestion de différents organismes régionaux et locaux. Il a également été conseiller municipal de Saint-Jean-Port-Joli.
Cet artiste amoureux de la nature s’est aussi illustré par son jardin de sculptures en bordure du fleuve Saint-Laurent. Il a su allier tradition, recherche et poésie.
Roger-André Bourgault | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2007
Angéline Saint-Pierre de Saint-Jean-Port-Joli mène en parallèle deux carrières, l’une d’artisane en bijoux sur bois, l’autre dejournaliste et d’auteure de biographies et de monographies sur les gens et l’histoire de sa région.
La contribution d’Angéline Saint-Pierre à la vie culturelle de son milieu est maintes fois reconnue par les siens. En 1992, elle reçoit du Club Richelieu et de la Municipalité des certificats de mérite pour son travail de guide bénévole de l’église de Saint-Jean-Port-Joli sur laquelle elle publiera en 1997 une monographie. En 1993 et en 2000, elle est honorée par la famille Médard Bourgault et la maison d’édition La Plume d’Oie pour avoir porté dans le monde du livre l’œuvre de Médard Bourgault. En 1993, elle reçoit du gouverneur général du Canada la médaille commémorative du 125e anniversaire de la Confédération pour sa contribution significative au bien-être de sa communauté.
En 1999, la Société historique de la Côte-du-Sud lui accorde le Mérite historique régional pour sa contribution remarquable à la mise en valeur du patrimoine de la Côte-du-Sud.
Une aquarelle de Claudette Bourgault et une bourse lui ont été remises dans le cadre du Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2006.
La démarche artistique que poursuit Pierre Bourgault depuis plusieurs années se concentre autour de la notion d’habitat où se joue toujours la relation de tension entre un extérieur menaçant et un intérieur intimiste. Dès les premières constructions habitables qu’il réalise dans un environnement naturel, soit lors d’un festival à Anvers (Belgique) en 1971 ou dans le cadre du Symposium international de sculpture environnementale de Chicoutimi en 1980, se retrouve déjà l’idée d’un espace protégé, soulevé du sol, mais qui demeure ouvert vers l’extérieur par l’absence de mur ou par la présence de larges baies vitrées. L’espace intérieur devient ainsi un lieu d’observation inaccessible et secret, évoquant le territoire de la pensée.
« Ma démarche s’est toujours concentrée autour de la notion de territoire et d’habitation. »
Une oeuvre de Maurice Harvey et une bourse lui ont été remises dans le cadre du Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2005.
Pierre Bourgault | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2005
Chantal Caron contribue de façon notable à la vivacité culturelle de Saint-Jean-Port-Joli.
Native de Trois-Saumons à Saint-Jean-Port-Joli, elle est fondatrice de l’École de danse Chantal Caron avec son conjoint Jean St-Pierre. Depuis 20 ans, elle représente un véritable modèle de réussite pour les jeunes qui veulent s’établir en région. C’était à la fois téméraire et audacieux de créer ici son propre emploi dans le domaine culturel après l’obtention de son diplôme en Danse et mouvement expressif, de l’Université de Montréal en 1982.
Plusieurs centaines de jeunes de tous âges ont pu bénéficier de son expertise en art de la danse, qui concilie à la fois le corps et l’esprit.
Une oeuvre de Roger-André Bourgault et une bourse lui ont été remises dans le cadre du Prix Monique-Miville Deschênes de la Culture 2004.
Chantal Caron | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2004
Tout le travail qu’André Thibault a accompli à Saint-Jean-Port-Joli représente une pierre d’assise sur laquelle se sont érigés des réalisations et des événements culturels qui sont maintenant des modèles dont nous nous sommes grandement enrichis. André Thibault fait partie de cette race d’hommes tenaces dans leur souci de dégourdir la curiosité intellectuelle tant chez les jeunes que chez les adultes.
Professeur de littérature et de linguistique au Cégep de La Pocatière et à Montmagny, il a fortement initié ses élèves aux défis de l’écriture et de la lecture, dans l’amour de notre belle langue française et des auteurs qui l’écrivent.
Impliqué bénévolement sur le plan social et culturel, il a fondé un Salon du Livre et organisé plusieurs activités rejoignant sa passion et suscitant la nôtre envers les écrivains québécois qui ont marqué nos sentiers littéraires.
Une œuvre de Hélène Morency et une bourse lui ont été remises dans le cadre du Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2003.
Monique Miville-Deschênes et André Thibault | Prix Monique-Miville-Deschênes de la Culture 2003